C’est sous le soleil espagnol que Build Your Dreams met en lumière ses deux nouveaux modèles issus de la série Ocean et sa stratégie pour se développer sur le marché européen. Le constructeur chinois a pour ambition de rendre la conduite électrique plus attrayante et plus intelligente mais surtout plus abordable pour les automobilistes du vieux continent. Le prix élevé des véhicules électriques est effectivement un des reproches actuels. Seul Dacia a pour l’instant réussi à proposer un véhicule silencieux pour un budget moins onéreux que ses concurrents. Volkswagen annonce son ID. 2all pour moins de 25.000€ mais en 2025 et pour flirter avec les 20.000€, il faudra attendre l’ID. 1 en 2026. Alors BYD va-t-il prendre la vague avant tout le monde et surfer avec succès?
Pas une mais deux…
Il y a quelques mois, débarquaient l’ATTO 3, la Han et la Tang. Une proposition tombant à pic sur un marché compliqué puisque les livraisons des nouveaux véhicules étaient bloquées. Leur force a donc été la disponibilité et les 44.000€ de la plus petite mais aussi l’attractivité de la nouveauté surtout lors de leur présence au Salon de l’Auto en janvier. En Belgique, c’est la Han qui a pris le meilleur démarrage pour les ventes.
Au niveau mondial, BYD s'est engagé à produire plus de 3,9 millions de voitures particulières à énergies nouvelles. La marque s’est désormais implantée dans plus de 400 villes de 70 pays et régions sur les 6 continents. Le rêve écologique est depuis longtemps une priorité pour BYD et constitue sa vision pour l'avenir: réduire la pollution due aux émissions de carbone et s'attaquer au problème du changement climatique en soutenant l'initiative «Cool the Earth by 1°C ».
Son développement continue avec une offre qui s’étoffe sur deux autres segments:
- berline compacte à hayon
- berline familiale
DOLPHIN - La petite de 4,29 mètres de long
Tel le mammifère marin, elle se veut sympathique et efficace en s’inspirant de sa silhouette bi-ton. BYD la positionne comme une voiture pour voyager en toute sérénité et souhaite concurrencer VW ID. 3, Renault Megane, MG4 ou encore Cupra Born.
Pourvue d’une batterie à lames, c’est-à-dire la technologie Lithium Phosphate de Fer (donc sans cobalt), d'une puissance de 60 kWh pour une autonomie WLTP de 427 km, cette traction met à disposition 150 kW/204 ch. pour réaliser un 0 à 100 en 7,1 secondes.
Pour sa charge, la puissance de 11 kW en courant alternatif triphasé annonce de passer de 30 à 80% en 29 minutes. Sa pompe à chaleur intégrée à haut rendement permettra d’augmenter l’efficacité thermique en hiver et son système V2L en fera une petite centrale électrique mobile puisque la batterie de la voiture pourra charger des appareils externes jusqu’à 3,3 kW. Cette 5 places dispose de 4 modes de conduite (Sport/Normal/Economy /Snow), propose du cuir végétal et est équipée d’un grand nombre de systèmes de sécurité et d’aide à la conduite. On y retrouve également le déjà célèbre écran rotatif.
Annoncée pour juin/juillet, son prix n’est pas encore défini mais se situera entre 30.000 et 38.000€.
Mon avis: si certains atouts viendront effectivement concurrencer les classiques, elle ne brille pas par son design avant, déjà un peu vieillot. Mais si le bec déçoit, son habitacle réconforte par sa qualité et son niveau de confort qui sont franchement corrects. Il faudra par contre tanguer vers le prix annoncé au plus bas pour attirer les voyageurs.
SEAL - La berline sportive
Restons dans le monde marin avec ce "phoque" qui veut venir se frotter aux sportives comme la Tesla Model 3, la BMW i4 ou encore la très aérodynamique Hyundai Ioniq 6. Avec puissance et allure, elle veut séduire par ses caractéristiques intelligentes et impressionner par son habitabilité (4,8 m de long et 1,87 m de large).
En propulsion ou transmission intégrale, la Seal est équipée d'une batterie-lame de 82 kWh mais à la différence de la Dolphin, elle utilise la technologie évoluée « Cell-to-Body ». Ce qui permet d'abaisser la carrosserie du véhicule pour un meilleur aérodynamisme tout en augmentant la rigidité de la caisse pour une sécurité accrue, tandis que la conception offre plus d'espace dans l'habitacle en raison de la réduction du volume du bloc-batterie. On comprend donc l’aspect berline sportive évoqué.
L’autonomie pour la version intégrale de 390 kW/530 ch. est de 520 km WLTP pour un 0 à 100 en 3,8 secondes tandis que la propulsion de 230 kW/313 ch. annonce 570 km et réalise un 0 à 100 en 5,9 secondes. Comme la Dolphin, la pompe à chaleur et la fonctionnalité V2L sont de série. La recharge rapide se fait jusqu’à 150 kw en courant continu ou 11 kW en CA triphasé. On gagnera par contre 3 minutes puisqu’il suffit de 26 minutes pour passer de 30 à 80 % de charge.
Annoncée pour le mois de septembre, elle est toujours sous le secret financier.
Mon avis: S’il est une voiture à garder à l’œil dans la gamme BYD, c’est sans doute celle-ci. Les essais proposés (enfin les quelques exercices sur le circuit Parcmotor Castelloli ) avec des véhicules de pré-production révèlent déjà de jolies performances et un comportement efficace. Des espaces de rangements et une qualité non négligée à l’intérieur en font un véhicule qui surprendra. Si je reprochais l’absence de Apple CarPlay/Androïd Auto sur les premiers modèles, la SEAL intègre cette technologie, preuve s’il en faut que l’industrie chinoise sait rebondir rapidement sur ses manquements.
Et ce n’est pas tout…
Ce n’était pas l’objet de notre venue, mais BYD a encore d’autres informations dans ses filets. Il veut pêcher large et donc un autre modèle est déjà venu chatouiller nos oreilles, la BYD SONG PLUS EV. Un SUV qui mélange les codes de la «Dynasty» (Atto 3, Han & Tang) avec les traits «Marine Aesthetics» de la gamme «Ocean». Un raz de marée de nouveautés qui n’oublie pas l’alimentation. En effet, un accord a été signé avec le fournisseur d’énergie au logo coquillage - Shell - afin d’ouvrir son réseau de recharge européen (300 000 bornes) aux propriétaires BYD.
Nous ne sommes donc pas au bout de nos surprises avec ce constructeur qui semble bien déterminé à conquérir toutes les plages…
