Une McLaren dans un costume de GT, bonne ou mauvaise idée?

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Vouloir allier sport et confort, si cela rime sur le papier, est-ce synonyme d’un mariage heureux ou d’un mariage raté? McLaren résonne avec tant de férocité qu’il est compliqué d’imaginer une pareille alliance. Pour juger, il faut tester et je me suis donc confrontée à cet exercice rien que pour vous… Bon, ok, pour me faire plaisir aussi, j’avoue!

L'an dernier…

L'essai de la McLaren 720S m'avait littéralement scotchée. Je me souviens de ces mots:

Quelle belle rencontre!!! Une diablesse dans un corps d’ange. 

C’est toujours un moment extraordinaire que de découvrir un nouveau monde et quel monde que celui de cette britannique! Approcher cette bête m’a donné des frissons et elle m’a séduite par sa délicatesse. La conduire, c’est aussi le charme d’un ronronnement qui débarque à toute vitesse. J’ai été impressionnée par toute cette sportivité qui se donne avec tant de facilité et qui assure autant de confiance que de plaisir. Quelle ingéniosité d'être arrivé à pareil résultat, une supercar des plus audacieuses qui ensorcelle tout simplement. Cette McLaren 720S Coupé est bluffante. 

Poursuivre la découverte de la gamme anglo-saxonne avec la GT cette année m’emballait autant pour répondre à mes interrogations que pour retrouver les frissons. Un moment d’exception quand on a la passion des voitures sportives et encore plus aujourd’hui, face à la pression de changer tous nos «vroumm» en «bzzzzz», foutu «vroumzit»!


Alors, cette GT?

Au regard de certaines photos, elle pourrait sembler petite, voire écrasée mais détrompez-vous, en vrai son galbe est juste parfait. Ses courbes plus fluides la subliment et son arrière aussi structuré que splendide vous oblige à la scruter dans les moindres détails. Son pack full carbone lui confère la classe mélangée à la sportivité. L’ouvrir ne peut que faire sourire grâce à ses portes papillon. Un rapide coup d’œil à l’intérieur et c’est vrai que cela semble plus cosy et que l’espace pour caler l’un ou l’autre sac de voyage vous laisse déjà imaginer partir loin, très loin. Mais ne pensez tout de même pas y trouver un salon dans lequel ronfler. Non, vous resterez bien éveillé et motivé à la faire ronronner, calé confortablement dans un environnement luxueux mais pas «too much», l’ergonomie est d’ailleurs correcte mais pas démentielle. 

Il est temps de l’allumer et de vibrer avec elle. Démarrer une McLaren reste un moment magique et la GT remplit cette attente. Le V8 bi-turbo me file les mêmes sensations que sur la 720S. Je suis consciente qu’ici il y a 100 chevaux de moins mais je suis consciente aussi que mon niveau de pilotage par rapport aux performances de la voiture ne me fera aucunement remarquer cette diminution. Cependant, les changements de la suspension font de cette délurée une véritable GT. A la limite, elle donne encore plus envie de jouer puisque plus soyeuse au contact de la route. Sa précision chirurgicale m’a de nouveau emballée, que c’est gai de sentir cette direction hydraulique tellement réactive et de ne faire qu’une, elle et moi… La vitesse débarque vite, la boîte à double embrayage sept rapports fonctionne à merveille et le sentiment d’osmose augmente proportionnellement avec le compteur. Il ne faut que 3,2 secondes pour passer du 0 à 100 mais ce sont surtout les 9 secondes pour obtenir le 200 km/h qui sont impressionnantes.

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Que lui reprocher?

C’est vrai que GT est souvent synonyme de 2+2 et là, le code n’est pas respecté. Il faut se tourner vers certaines Aston Martin DB11, Ferrari Roma ou la plus GT des GT, la Bentley Continental… Mais diable, une McLaren se doit de garder son ADN.
C’est vrai qu’on attend un peu plus de technologie (Apple Carplay ou Android par exemple), de gadgets, des soucis du détail, d’ultra-luxe mais filer vers ce style de perfection serait finalement une contradiction.  
C’est vrai qu’il y a deux coffres (150 litres + 420 litres) et une collection de bagages sur mesure mais n’imaginez pas trop partir 2 semaines en vacances. Le volume offert est un peu particulier et vous imposera des limites. Il faut bien caser le moteur quelque part après tout. 

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Alors ce mariage?

J’avoue avoir été un peu perturbée car les codes sacrés sont bouleversés. Mais oublions un peu toutes ces cases qui nous obligent au jugement ultime. Ce mode dictateur qui implique de catégoriser ce qui de toute façon, dans ce cas, ne doit subir qu’une seule loi, celle de la passion.
Cette GT permet de toucher les sensations d’une 720S à presque 70.000€ moins cher. Pour un budget d’un peu plus de 200.000€, vous aurez une supercar de haute voltige qui n’a pas subi une aseptisation drastique. L’essentiel de ce modèle reste son exclusivité, vous pouvez envisager la balade d’un rallye touristique autant que les virages sinueux des cols montagneux.
Le maître-mot reste plaisir et c’est bien ce qui fait tenir un mariage!  

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